Le tableau "Le Danube", une hypothèse pour les études de Tribus

Je soumets cette hypothèse à votre sagacité.


À Mordelles Tribus a peint en 1958 un tableau que ses propriétaires appellent "Le Danube". Si c'est sur une indication de Tribus que le tableau est ainsi nommé, on peut se demander avec raison où Tribus a-t-il bien pu voir le Danube dans sa jeunesse.

À moins qu'il ne soit passé par Vienne dans sa jeunesse...


Et Vienne était et reste toujours une ville où l'on peut se former aux Beaux-Arts!

Si Tribus est né dans la province de Bolzano en 1901, il n'est pas impacté par la guerre quand il a 16 ans en 1917 et peut très bien aller jusqu'à Vienne pour poursuivre une formation artistique.

Ensuite en 1919 il a 18 ans et le changement de nationalité forcé le fait devenir citoyen italien et la frontière avec l'Autriche se ferme.
Est-ce qu'il retourne quand même poursuivre ses études à Vienne?

Et après ses études vient-il tout de suite s'installer à Paris comme décorateur?

En tout cas à l'âge de 30 ans il y est recensé en 1931.

Wiki a écrit:Vienne est la capitale culturelle de l'Autrice et une des deux plus grandes villes allemandes avec Berlin.

L'apogée de la culture viennoise correspond au début du XXe siècle : c'est l'époque de certaines avancées majeures dans le domaine scientifique (invention de la psychanalyse par Sigmund Freud), mais également d'un renouveau important dans le domaine des arts (Sécession viennoise, peinture de Gustav Klimt, d'Oskar Kokoschka et d'Egon Schiele) ou encore dans le domaine de la littérature (œuvres d'Arthur Schnitzler, Joseph Roth, Hermann Broch, Stefan Zweig13 et Robert Musil).

Vienne est la capitale mondiale de la musique (Mozart, Beethoven, ...)

Le Burgtheater, ainsi que sa deuxième scène (le théâtre académique), passent pour figurer parmi les théâtres les plus importants au monde. Vienne dispose également du théâtre populaire (Volkstheater) et du théâtre de Josefstadt. Une multitude de plus petites scènes renforce l'offre de théâtres de la capitale, petites scènes qui n'ont guère à envier aux plus grandes du point de vue qualité. Celles-ci sont souvent consacrées à des pièces modernes et expérimentales, ainsi qu'au cabaret ou à l'art mineur.

https://footage.framepool.com/fr/shot/154641160-a22-nordbruecke-ile-du-danube-multivoies
Aujourd'hui il y a le vieux Danube et le nouveau Danube




https://www.flickr.com/photos/arezkimassi/35042164480
Le Danube à Vienne





https://www.viennafilmcommission.at/Motivdatenbank/Motiv-suchen/691-Atelierhaus-d.-Akademie-der-Bildenden-Kuenste-Wien



Un mouvement, auquel Tribus n'a pas participé, car il est arrivé trop tard est celui de la Sécession Viennoise. https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9cession_viennoise

xx a écrit:Le mouvement dit de la Sécession constitue la figure de proue de cet « Art Nouveau » qui se place en opposition à l’art officiel en trompe-l’œil et renouvelle l’architecture, les arts plastiques et les arts visuels. Fondée en 1897 par les peintres Gustav Klimt et Koloman Moser, les architectes Joseph Hoffmann et Joseph Maria Olbrich, ainsi que quelques autres, la Sécession attire rapidement l’architecte et professeur à l’Académie des beaux-arts Otto Wagner. Auteur des stations, balustrades et ponts du métropolitain, de l’église Saint-Leopold Am Steinhof - qui fut qualifiée de première église moderne d’Europe - et de la Postsparkasse (Caisse d’Épargne postale), il fait alors autorité et son ralliement est retentissant. Les expressionnistes et sulfureux Egon Schiele et Oskar Kokoschka prendront ensuite le relais, et se chargeront de définitivement faire tomber les masques.

Vienne, palais de la Sécession. Sur le fronton, on peut lire la devise du groupe : « à chaque âge son art, à chaque art sa liberté »

https://edutheque.philharmoniedeparis.fr/contexte-vienne-au-debut-du-xxe-siecle.aspx

En 1908 une personne essaya deux fois de rentrer à l'académie des Beaux-arts de Vienne et fut recalée pour manque de talent!
Un certain Adolf Hitler!...


Même si Tribus ne réussit pas non plus à y entrer, il ne tourna pas aussi mal. Il entra en France mais ne l'envahit pas, et y laissa de beaux souvenirs d'une personne humaine.


C'est l'équivalent chez nous du Conservatoire national des arts et métiers et de l'Union des arts décoratifs.
Et cela correspond beaucoup plus au métier que Tribus va exercer par la suite : décorateur et peintre de décor de théâtre.

La République autrichienne valorise cette institution de 1919 à 1936, stimulée par le Bauhaus allemand, ce qui correspond à la période où Tribus aurait fait ses études.

La Kunstgewerbeschule ne rompt définitivement avec l'académisme qu'en 1897 quand Arthur von Scala (1848-1909), nommé directeur des études, à la fois orientaliste et grand admirateur du mouvement Arts and Crafts, recrute comme intervenants rien de moins que l'ensemble des artistes qui venait de fonder la Sécession viennoise, tels que : Otto Wagner, Felician Myrbach (qui devient président de l'école en 1899), Koloman Moser, Carl Otto Czeschka, Josef Hoffmann, Alfred Roller, Arthur Strasser.

La modernité de cet enseignement ne correspond pas là non plus au style que Tribus a pratiqué en France.